Le faire ou mourir

Publié le par Elisa

Le faire ou mourir

Titre : Le faire ou mourir

Auteur : Claire - Lise Marguier 

Édition : Rouergue 

Collection doado

Prix : 9, 70 

 

            Vus de l'extérieur, ils faisaient plutôt peur, ceux de la bande à Samy, avec leurs coupes de cheveux étranges, leurs vêtements noirs, leurs piercings... Mais le jour où les skateurs s'en sont pris au nouveau du collège, Dam, avec son physique de frite molle, c'est Samy qui s'est interposé et lui a sauvé la mise. Et c'est comme ça qu'ils se sont rencontrés, et que l'histoire a commencé. Samy a essuyé le sang qui coulait de la tempe de Dam, avec sa manche noire.
C'était la première fois que quelqu'un le touchait avec autant de douceur...
 
Un roman incroyablement dense. Très court et pourtant...
Ici, pas de mise en pages. Les mots se succèdent d'une seule voix, comme une histoire que l'on doit raconter le plus vite possible. Comme si les mots devaient sortir avant que ce ne soit le sang qui coule. 
 
Dans le corps de Damien, les émotions contradictoires veulent faire surfaçe. Un déluge se prépare, un déluge que Damien veut retarder, libérant sa colère en s'ouvrant le corps. 
 
Et puis il y a Samy qui aime Damien, qui veut l'aider. Mais la famille de Dam ne le comprend  pas, ne veut pas le comprendre, elle ne lui donne jamais d'amour et veut l'éloigner de la bande à Samy, les seules personnes qui ont jamais été là pour lui. 
 
Alors Dam va voir en cachette ses amis. Mais ça ne suffit pas  car dès qu'il rentre dans sa maison, il redevient une "lopette sataniste". Alors, dans le corps de Dam, le niveau de l'eau monte, et une vague se prépare. 
 
D'où cette fin si déchirante, ces fins. On peut penser qu'il y a donc deux histoires mais pour ma part, je pense qu'il y a la vérité et le et siune sorte de mise en garde.  Cette fin qui nous éclaire sur le titre est tellement poignante qu'on la lit en apnée, les mots nous encerclant, criants et murmurants à la fois, comme dans cet extrait, si beau : 
 
"J'ai montré du doigt le calendrier punaisée au mur. Regardez, j'ai dit, j'ai fais une croix rouge à chaque fois que l'un de vous m'a demandé comment j'allais. Juste un "ça va?" ca compais. Un "ça va?", une croix rouge. Simple. Regardez. (...) Alors, j'ai demandé, combien de croix rouges? Ils ont pas répondu. Combien? j'ai hurlé. J'en vois pas, à dit ma mère en pleurant. Je suis désolée, Damien, J'en vois pas. Je voit que des points bleus et des croix noires. Et tu sais ce que c'est que les croix noires? J'ai demandé. Non, elle a dit entre deux sanglots, je sais pas, Dam. C'est chaque fois que vous avez fais un commentaire négatif sur moi. Mes polos, mes piercings, ma coupe de cheveux, ma silhouaite de fille, mes goûts, ma musique, mes amis. Il y en a presque tous les jours. Tu les vois? Vous les voyez? Ils ont hochés la tête, ils étaient pas fier. Par contre, j'ai dit, il y à un point bleu chaque fois que Samy s'est inquiété pour moi. Chaque fois qu'il m'a dit quelquechose de gentil ou d'agréable. Chaque fois qu'il ma consolé ou embrassé. Vous voyez les points bleus? Ils ont hoché la tête comme des pantins. Il y en a presque tous les jours des fois plusieurs fois par jour."
 
Un coup de coeur.
 
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Le faire ou mourir

Publié dans Coups de coeur, Ados, Larmes

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